LA nouvelle série qui se penche sur l’essence même de la musique, sa construction, son fonctionnement et les éléments qui la font exister… Et quoi de plus naturel que de commencer par la voix ? Le si primordial chant !
La sélection balaye la riche période de 1955 à 1963. Elle visite le rhythm’n’blues, la soul, le doo wop et le rockabilly.
L’entrée en matière est brute de décoffrage. Se sont les vocalises insensées de Esquerita, chanteur, pianiste et modèle avoué de Little Richard. La voix est poussée à son maximum (et atteint les mêmes hauteur que son improbable coupe de cheveux Pompadour) . Viennent ensuite des voix plus “masculines”. La gravité et la profondeur de Jimmy Ricks et Sheldon Allman tranchent forcément avec la voix plus androgyne de Donnie Elbert. Les chants aux voix rocailleuses ne sont pas en reste. Celles de Tic & Toc sont des torrents de montagne qui charrient des tonnes de cailloux. Big Brown à probablement la voix la plus perçante du lot. Il y a également des chants qui « tordent » la matière, Marvin Rainwater est de ces interprètes à la limite du comique. Et quand l’organe ne suffit plus, on avait déjà, à l’époque recours à des effets : The Nutty Squirrels en est une belle illustration. La gent féminine n’est pas en reste avec Hannah Dean, Brenda Lee ou l’épatante Pearl Woods, qui pousse les décibels au delà de tout entendement.